Peux-tu te présenter ?
Marion Damoiseaux. Je suis Marion Damoiseaux, planneur stratégique chez June depuis bientôt 2 ans, je vais fêter mes 2 ans en février ! Avant June, je suis passée par des agences de communication, de pub et de design, comme Publicis ou Dragon rouge.
Tu es récemment passée planneur stratégique middle ! Félicitations ! Peux-tu nous expliquer ce que cela implique pour toi ?
Cela va impliquer de continuer ce que je fais déjà et d’aller un pas plus loin, notamment dans l’analyse, continuer à rester en veille sur les différents secteurs et marchés que l’on couvre chez June. On est constamment à l’affût des dernières innos, tendances… et ce sur plusieurs secteurs, pas seulement sur le luxe ou FMCG, qui sont les marchés que j’affectionne le plus. Cette promotion sera aussi l’occasion de monter en grade, d’avoir plus de responsabilités et d’autonomie sur certains sujets, notamment les workshops. J’étais essentiellement sur la production et là je serai plus dans la conceptualisation de A à Z, en pensant le déroulé, les exercices…
Mais aussi, cela supposera un volet commercial car on va m’initier à répondre aux appels d’offres : rédiger, imaginer les protocoles adaptés en fonction des problématiques clients et proposer la meilleure réponse via les différentes expertises de June.
Qu’est-ce que cela implique d’être planner stratégique au sein d’un institut d’études ?
Ce qui est intéressant chez June c’est que le planning stratégique est connecté aux consommateurs, et notamment aux consommateurs de demain. Nous avons des outils comme par exemple la « Trend Factory », qui est un outil propriétaire à June. Il s’agit de communautés de trend-setters, que ce soit en France ou à l’international composées de trend-setters i.e de consommateurs particulièrement à l’affût des dernières tendances dans un secteur bien particulier. Par exemple, nous avons travaillé sur les nouvelles masculinités et pour cela nous avions interviewé des trend-setters qui s’intéressent aux tendances socio-culturelles, aux marques beauté, à la mode masculine…
Autre exemple, dans le secteur de la food, nous avons travaillé sur les tendances du « snacking sain au rayon frais ». Nous avions ciblé des femmes et des hommes, ultra connectés sur les réseaux sociaux, qui suivent des chefs et qui fréquentent régulièrement les derniers restaurants branchés… Ils ont pu partager avec nous et les autres trendsetters leurs références culinaires, de France ou de pays étrangers. J’ai pu découvrir plein de choses et les intégrer à notre trend desk qu’on avait faite en parallèle avec l’équipe Planning stratégique. C’était hyper inspirant !
Lors d’une Trend Factory, ce qui est également intéressant et riche est la partie de co-construction avec les trendsetters. On partage avec eux des hypothèses, des premières pistes au travers de concepts de futurs produits, et on les invite à réagir en donnant leurs avis. C’est toujours très enrichissant, pour nous et aussi pour eux (enfin je crois vu leurs retours toujours enthousiastes!) de participer à ce genre de communauté.
Chez June, au-delà des outils, nous veillons à mettre à l’honneur l’hybridation de nos expertises. Dès que nous le pouvons, nous mêlons le quali, quanti et le planning stratégique, ce qui rend les sujets d’autant plus enrichissants. Et c’est ce que je n’avais pas forcément dans une agence plus classique. Ici, tout part du consommateur !
Et toi, qu’est-ce que tu apprécies dans ce métier ?
Le planning stratégique est un mélange de plein de choses : du marketing, de la com et d’une approche socio-culturelle. Chez June on intervient sur différents marchés, FMCG, luxe, services, mobilités ou santé, en France et à l’international… et sur des problématiques produits ou marques très variées. Bref, on ne s’ennuie jamais !
Avec les équipes planning stratégique, vous avez récemment développé un outil : Muthologia. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
C’est le fruit d’un travail de longue haleine, suite à la pandémie. Cela a été pour nous une opportunité unique d’observer et d’analyser ce contexte inédit qui a bouleversé les habitudes, les envies et les modes de consommation des individus. Un travail qui est né de regards croisés : quali, avec une communauté online de consommateur, planning stratégique, par nos lectures d’articles, rapports, livres sur ce contexte et quanti car nous avons pu tester nos tendances sur 7 pays : France, Espagne, Italie, Allemagne, Angleterre, US et Chine, soit auprès de 50 000 personnes ; ce qui a permis de mesurer la portée et la pertinence de nos tendances !
Nous avons abouti à 4 grandes tendances : Robinson (le retour à l’essentiel), Eros (Le plaisir ici et maintenant), Gaia (le respect de notre mère nourricière), et Néo (l’avènement du monde digital).
Le but de Muthologia c’est de voir et comprendre comment ces tendances se sont enracinées dans notre quotidien, car, à part pour Eros qui est née avec cette crise, les autres étaient déjà présentes et sont devenues plus matures.
La finalité est de les analyser et d’anticiper leurs conséquences pour les marques avec lesquelles on collabore. La première étape est de prendre conscience de ces changements ! Lorsque l’on présente à nos clients ces tendances, nous adaptons les exemples qui viennent les illustrer ; c’est là que l’on s’aperçoit de la pertinence de notre discours et qu’il est vrai pour tous les marchés. La seconde étape, c’est l’activation au travers de workshops, que l’on appelle des « Trend activation day ». On choisit les tendances à fort potentiel pour notre client et on tire les conclusions pour nous aider à les transformer en activations, en produits ou services concrets.
Avez-vous eu des retours de vos clients ?
Tous sont unanimes pour dire que c’est un travail inspirant et enrichissant pour eux dans l’appréhension de ce monde du « New Normal » !
Grâce au quanti, on se rend compte que la tendance Robinson est la grande gagnante, cette envie d’essentialisme séduit beaucoup les consommateurs. Avec Muthologia on explique le cheminement de cette tendance, d’où elle est née, ses conséquences et comment nos clients doivent s’en inspirer pour développer et adapter leur offre de demain. Pour tous, ils s’aperçoivent que cela fait écho à leurs projets en cours (ce qui est rassurant pour nous !) et que cela en fait naitre de nouveaux.
Et toi, qu’est-ce qui t’as le plus marqué avec ce projet Muthologia ?
Il s’agit d’un projet ‘from scratch’, construit de A à Z, avec un regard croisé entre le quali, le quanti et le planning stratégique. J’ai pu constater la vraie complémentarité de ces 3 expertises. Ces tendances résonnent et ont une grande portée pour nos clients qui sont sensibles à ces enjeux. C’est un projet qui vit avec son contexte, né de la crise, mais qui évolue depuis un an, dans ce monde du « New Normal ». C’est un projet qui se veut agile puisqu’on l’adapte au gré de ce contexte évolutif, rien n’est figé dans le marbre : Muthologia c’est l’histoire de mythes évolutifs.